Tabarnouche, quelle maison !

Quand nos cousins d’Amérique parlent de cabanons, de bardeaux et de beignes : petite exploration immobilière en québécois

Chez Les Cercles, agence immobilière installée au Vésinet, il y a un tableau. Un grand tableau. Un tableau qui vous regarde, presque autant que vous le regardez. Il représente le lac Skaha, majestueux et calme, entouré de montagnes canadiennes aux lignes puissantes, peint par Paul Ygartua, un artiste que l’agence a le plaisir de représenter dans cet espace qui est aussi – faut-il le rappeler – une galerie d’art.

Et voilà comment tout a commencé. D’un paysage canadien accroché à un mur lumineux du Vésinet, l’équipe s’est mise à rêver d’érable, de forêts infinies, de cabanes au bord de l’eau. Puis, comme souvent chez Les Cercles, une idée saugrenue a germé :

« Et si on parlait d’immobilier… en québécois ? »

Là-bas, ils n’ont pas de fenêtres, ils ont des fenêtres à guillotine. Ils n’ont pas de toits, ils ont des toits en bardeaux d’asphalte. Et s’ils veulent vendre une maison, ils ne passent pas par une agence immobilière du Vésinet (dommage), mais par un courtier qui leur conseille parfois de refaire leur balcon en bois traité avant l’évaluation.

Avouez que ça change tout.

Chez eux, on peut tomber en amour avec une belle cabane. Mais attention : une "cabane", au Québec, ça ne veut pas dire qu’on va vivre dans une hutte. Non, non. C’est affectueux. Une cabane, c’est une maison, mais dite avec tendresse. Un chez-soi. Un endroit où l’on enlève ses bottes pleines de gadoue et où l’on file mettre son pyjama à carreaux.

Au Vésinet, ce serait un tantinet plus compliqué à vendre :

— « Et vous, que cherchez-vous ? »

— « Une belle cabane, pas trop loin du RER. »

Mais qui sait… Peut-être qu’un jour, on osera écrire “belle cabane avec vue sur les Ibis” dans une annonce. Ce serait rafraîchissant, non ?

Là-bas, un propriétaire peut dire que sa maison a besoin d’un peu d’amour, pour signifier qu’il y a des travaux à prévoir. Ici, on dirait plutôt : “Prévoir rafraîchissement”, ce qui est beaucoup plus pudique, et un peu hypocrite parfois. « Besoin d’amour »… C’est tout de même autre chose. Ça donne envie de la sauver, cette maison. De la prendre dans ses bras. De repeindre la cuisine en lui murmurant : “Ça va aller, t’es entre bonnes mains maintenant.”

Et puis il y a les extérieurs. Le mot “cabanon”, par exemple, c’est quelque chose. Une espèce de remise, de petit abri au fond du jardin, mais qui porte un nom adorable. Qui ne voudrait pas d’un cabanon charmant pour y ranger ses pneus d’hiver et ses skis de fond ?

Et les balcons, parlons-en. Là-bas, un balcon en bois traité, c’est presque un élément de prestige. Ici, si on osait inscrire dans une annonce “balcon en bois traité”, on nous demanderait immédiatement un certificat de conformité. Mais le ton change tout. Un balcon en bois traité, c’est un balcon qui a vécu, qui a résisté aux hivers, qui sent la cabane à sucre. On en veut, des balcons comme ça !

Et puisque l’on parle de balcons… Au Québec, l’extérieur de la maison est souvent agrémenté d’un perron. Le perron, c’est ce petit espace devant la porte d’entrée, souvent surélevé, avec quelques marches. Ici, ce serait “le seuil”, ou “la marche d’entrée” (glamour, bonjour). Là-bas, c’est le perron. On s’y assoit. On y prend un café. On regarde passer le temps. Ça fait rêver.

Du Vésinet à la vallée de l’Okanagan : quand une agence immobilière devient aussi galerie d’art (et trait d’union entre deux mondes)

Ce qui est amusant, dans ce métier, c’est qu’on passe son temps à faire le lien entre l’intérieur et l’extérieur. Entre les murs et ce qu’ils racontent. Entre le rêve d’un lieu et la réalité d’une transaction. Et chez Les Cercles, agence immobilière du Vésinet, on a décidé qu’un lieu pouvait aussi contenir… de l’art.

C’est ainsi que Paul Ygartua a trouvé sa place. Né à Vancouver, voyageur infatigable, il peint des paysages canadiens avec la fougue d’un trappeur et la délicatesse d’un moine copiste. Il capte les contrastes, les lumières, les rythmes de la nature. C’est cubiste sans être froid, abstrait sans être lointain. Et cela a transformé l’agence : depuis qu’un paysage du lac Skaha s’étale sur le mur du fond, on se sent un peu… transatlantiques.

Le tableau a changé la façon de voir les maisons. On s’est mis à percevoir les volumes comme des masses chromatiques, les pièces comme des perspectives. Parfois, même, un simple couloir fait penser à un fjord. C’est grave, docteur ?

Mais surtout, cela a relié Le Vésinet à ses cousins québécois. Ceux qui font de l’immobilier en gérant leurs hypothèques, en rénovant leur sous-sol (qu’ils appellent le “bas” ou le “sous-sol fini”), en refaisant leur toiture au printemps, et en ajoutant une thermopompe pour l’hiver.

Le Vésinet et le Québec, à première vue, n’ont pas grand-chose en commun. Ici, des villas 1900, des rotondes, des allées arborées et des pièces à vivre où le parquet craque comme un souvenir d’enfance. Là-bas, des maisons à ossature bois, des chalets, des duplex où l’on entre par l’étage du haut et où l’on redoute les tempêtes de neige autant que les dégels.

Mais en y regardant bien, il y a une même tendresse pour le foyer. Une même envie de bâtir quelque chose qui tienne debout, qui protège, qui raconte.

Et puis, il y a les mots.

Ah, les mots ! Là où l’on parle de diagnostics, de PLU, de “copropriété bien tenue”, eux parlent de “maison chaleureuse avec belle fenestration”. Fenestration. N’est-ce pas le mot le plus joli pour désigner des fenêtres ? On dirait un terme médiéval qui aurait survécu dans une province lumineuse.

Ici, on refait sa salle de bains. Là-bas, on refait la céramique. Ici, on pose du carrelage. Là-bas, on pose du prélart. Ça rime avec Mozart, c’est parfait.

Et puis il y a ce mot magique, doux et moelleux comme un beigne au sirop d’érable : le foyer. Pas dans le sens technique du conduit de cheminée, mais dans le sens humain. Le foyer, c’est la maison aimée, le cocon. Et qu’on vive au Vésinet ou au Saguenay, on en revient toujours à ça : créer un lieu qui rassemble, qui protège, qui ressemble à ceux qui l’habitent.

Alors oui, l’agence immobilière Les Cercles au Vésinet vend des appartements et des maisons. Mais elle expose aussi un peu de ce Canada intérieur, de ce lien invisible entre les territoires, entre les mots, entre les cultures. Grâce à un tableau. Grâce à une rencontre. Grâce à cette idée un peu folle que l’immobilier peut aussi être un art.

Et si un jour on pousse la porte de cette agence pour visiter un bien, on repartira peut-être avec autre chose : une envie de parler québécois, un sourire au coin des lèvres, et peut-être même un mot nouveau à glisser dans son vocabulaire.

Parce qu’après tout… c’est pas mêlant : l’immobilier, c’est un peu comme l’accent québécois.

Au début, on n’est pas sûr de tout comprendre.

Et puis très vite…

On tombe en amour.

Agence immobilière Le Vésinet – Les Cercles
Où les maisons sont aussi des tableaux. Où les mots voyagent. Où le foyer se conjugue à tous les accents.